Qu’entend-on par « vivant » dans l’urbanisme ?

L'expression « place du vivant » peut sembler vaste, mais elle englobe en réalité tous les éléments naturels qui constituent un écosystème urbain. Cela va des arbres plantés en alignement le long des rues aux habitants discrets des sols : champignons, insectes, vers de terre, mais aussi oiseaux et petits mammifères. Il ne faut pas oublier non plus la continuité écologique, essentielle pour la survie de certaines espèces. Un quartier qui intègre le vivant ne cherche pas seulement à préserver : il cherche à accueillir, à tisser des liens entre la ville et la nature.

Un état des lieux des Vaites

Avant d’aborder la planification, il est important de se pencher sur ce qui existe déjà. Les Vaites comptent aujourd’hui 34 hectares de terrains, dont une large partie constituée de jardins familiaux, de haies et de petits boisements, véritable réservoir de biodiversité. Cependant, c’est aussi un espace en mutation. La construction d’un écoquartier transformera ces paysages, mais la question cruciale reste : comment préserver et amplifier la richesse naturelle locale dans cette densification urbaine ?

Les principes d’un urbanisme centré sur le vivant

Pour intégrer le vivant dans un projet urbain comme celui des Vaites, certaines notions clés émergent. Ces principes, déjà mis en œuvre dans d’autres écoquartiers en France ou ailleurs, peuvent inspirer :

  • Le respect des sols : En milieu urbain, les sols sont souvent compactés ou stérilisés. Pourtant, 25% de la biodiversité terrestre mondiale vit dans ces sols (source : World Urban Parks). Favoriser l'infiltration des eaux pluviales, éviter l’artificialisation et réhabiliter les zones déjà dégradées sont des gestes essentiels.
  • La plantation d’arbres locaux : En ville, les arbres offrent bien plus qu’une ombre agréable. Ils participent à la régulation thermique, abritent les oiseaux et fournissent des habitats pour des insectes menacés. Or, il faut privilégier des essences locales, adaptées au climat de la région bisontine.
  • La connexion des corridors écologiques : Les Vaites font partie d’un maillage écologique plus vaste incluant les forêts proches de la ville. Cette trame doit être préservée pour assurer le déplacement des espèces et maintenir des populations saines et viables.
  • Les jardins partagés et la permaculture : L’agriculture urbaine a un rôle décisif dans les écoquartiers modernes. Aux Vaites, maintenir voire étendre les initiatives de culture commune crée non seulement des habitats pour de nombreuses espèces mais aussi des communautés humaines plus soudées.

Les Vaites : entre théorie et pratiques concrètes

Créer un quartier où le vivant est central, ce n’est pas qu’une idée sur le papier. Les Vaites offrent un terrain d’expérimentation concret pour tester ces principes. Voici comment.

Des technologies vertes pour favoriser la biodiversité

Les techniques modernes sont mises à profit pour protéger le vivant dans les Vaites. Par exemple :

  • Des nids artificiels adaptés aux martinets et hirondelles, des oiseaux qui peinent à nicher dans les constructions modernes.
  • L’utilisation de matériaux poreux pour les sols, permettant à l’eau de s’infiltrer et de nourrir les nappes phréatiques.
  • La création de bassins de rétention paysagers, qui filtrent les eaux de pluie tout en devenant des refuges pour les amphibiens.

Un urbanisme participatif : les habitants, acteurs du vivant

Aux Vaites, les habitants ne sont pas de simples spectateurs des décisions urbanistiques. Le dialogue régulier avec les collectivités locales et les experts permet d’ajuster les projets en fonction des retours citoyens. Dans une récente consultation publique, de nombreuses questions ont été soulevées : où se placeront les haies pour accueillir les hérissons ou quels emplacements pour les micro-milieux nécessaires à certains insectes pollinisateurs.

Regarder au-delà : un quartier inséré dans une nature régionale

Les Vaites ne sont pas isolés de leur contexte géographique. Intégrer le vivant dans cet écoquartier, c’est aussi respecter et renforcer les liens avec les territoires voisins :

  • L’interconnexion avec les sentiers bisontins qui mènent aux plateaux forestiers, assurant aux habitants un accès direct à la nature.
  • Les rapprochements avec des associations locales comme la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), facilitant la mise en œuvre de plans de protection spécifiques.

À mesure que les Vaites se développent, ces connexions permettent d’éviter l’isolement écologique, un phénomène souvent observé dans les zones densément urbanisées.

Le vivant, un allié pour la résilience future

Si intégrer le vivant dans la planification urbaine est si crucial, c’est qu’il ne s'agit pas uniquement d’une question esthétique ou éthique. C’est un geste résolument pragmatique. Face aux vagues de chaleur, les canicules s’intensifient en ville. Face aux inondations, les sols naturels absorbent ce que les trottoirs ne peuvent retenir. Favoriser la biodiversité, c’est finalement concevoir une ville plus résiliente face aux crises climatiques déjà visibles.

Vers une cohabitation réussie

Les Vaites incarnent une ambition rare : celle de créer, à partir d’un chantier urbain, un quartier qui ne s’oppose pas à la nature, mais qui s’y insère et la renforce. Ce type de démarche exige patience, humilité et dialogue constant entre élus, urbanistes, écologues et habitants. Mais plus largement, il nous rappelle que construire la ville du futur, ce n’est pas seulement penser à l’humain, mais aussi au reste des êtres vivants avec lesquels nous partageons cet espace.

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